Une femme assise sur le sofa tenant des frites dans la main
Une femme assise sur le sofa tenant des frites dans la main
Selon une enquête menée par Morning Consult, la majorité des citoyens américains sont d’avis que l’exploitation des outils d’intelligence artificielle pourrait avoir des conséquences préjudiciables dans le milieu hollywoodien. - Photography Anitta – Envolver / Shutterstock © 

L’usage de l’intelligence artificielle comme ChatGPT dans le cinéma divise les Américains : d’après une enquête, la majorité est réticente, craignant des impacts négatifs sur la création de films et de séries. Toutefois, certains professionnels du secteur estiment qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. 

L’intelligence artificielle menace-t-elle l’art du cinéma ? Enquête sur la perception des Américains 

Une enquête de Morning Consult a révélé que seulement 27 % des adultes américains estiment que l’utilisation du raisonnement artificiel dans l’écriture de films aurait un impact positif sur l’industrie du cinéma. Et ce, qu’il s’agisse de programmes courts métrages ou longs-métrages. L’étude a porté sur la perception des cinéphiles aux États-Unis quant à l’impact de cette innovation dans la création cinématographique, et les résultats montrent que son utilisation est majoritairement considérée comme négative pour Hollywood.

En effet, 42 % des sondés estiment que les programmes cinématographiques générés automatiquement seraient plutôt préjudiciables pour le cinéma. Cette réticence s’explique notamment par la crainte que ces programmes soient dénués de créativité, d’émotion et d’authenticité, étant donné que l’intelligence artificielle ne peut pas remplacer la vision artistique et la sensibilité des réalisateurs et des scénaristes. Les résultats de l’enquête révèlent donc que la plupart des Américains demeurent attachés à l’aspect humain et à l’art de la création dans le secteur du cinéma. 

L’IA peut être un outil prometteur pour l’industrie cinématographique 

Bien que la majorité des cinéphiles aux USA soient sceptiques quant à l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’industrie cinématographique, certains professionnels restent optimistes quant à son potentiel. Marc Guggenheim, scénariste, producteur et co-créateur des séries « Arrow » et « Legends of Tomorrow », considère que le raisonnement artificiel n’est pas une menace pour la filière cinéma, notamment pour les écrivains actuellement en place. Cela pourrait sous-entendre que cette avancée pourrait porter préjudice aux jeunes cinéastes.

Toutefois, il a également souligné que la technologie du raisonnement artificiel se développe rapidement et que cela pourrait avoir un impact sur l’écriture à l’avenir. Pour lui, c’est un outil prometteur, mais il est important de surveiller son évolution pour éviter toute dérive qui pourrait nuire à la qualité de l’écriture cinématographique. Cette technologie représente en quelque sorte la nouvelle génération de réalisateur de cinéma. 

Un outil d’assistance à l’écriture 

Le Syndicat des scénaristes américains s’est récemment prononcé sur le sujet. Bien que certains professionnels du cinéma tels que Marc Guggenheim voient l’IA comme un outil potentiellement utile, de nombreux cinéastes américains expriment leur inquiétude quant à la perte de leur emploi. Selon Kaaveh Shoamanesh, PDG de Plaiced, cette inquiétude est liée à l’AI-nxiety, un phénomène qui se réfère à la crainte que cette technologie puisse prendre la place des travailleurs humains. Cependant, pour apaiser ces craintes, le Syndicat a autorisé l’utilisation de ChatGPT comme un outil d’assistance à l’écriture de scénario, tant que les scénaristes sont crédités en tant que premiers auteurs du projet. Malgré cela, les professionnels doivent rester vigilants quant à la manière dont cette technologie pourrait affecter le secteur du cinéma à l’avenir. 

Les générations Y et Z y voient comme un potentiel positif pour les films 

Les résultats du sondage de Morning Consult sur l’utilisation du raisonnement artificiel dans le milieu du cinéma ont révélé que les cinéphiles ont des idées mitigées quant à son impact. Si la majorité perçoit cette idée comme étant potentiellement négative, les plus jeunes générations sont un peu plus optimistes que les Baby Boomers. En effet, les Millennials sont les plus enthousiastes avec 41 % d’entre eux considérant que les films générés par l’IA pourraient avoir un impact positif sur le cinéma, suivis par la génération Z avec 33 % et les cinéphiles avec 36 %.

Toutefois, les Z sont partagés, avec 44 % d’entre eux voyant cette idée comme potentiellement négative, soit 2 % de plus que la moyenne. Les Baby Boomers sont les plus réticents, avec 46 % exprimant leur désaccord. On peut constater ces tendances dans les opinions sur les séries générées par l’IA avec 45 % d’avis négatifs chez les Z et 47 % chez les Baby Boomers, contre seulement 36 % chez les Millennials. 

Les Millennials sont plus réceptifs quant aux séries et programmes produits par AI 

D’après l’enquête de Morning Consult, seuls 38 % des Américains sont intéressés par la possibilité de regarder des films ou des séries entièrement créés par une IA, tandis que 45 % sont opposés à cette idée. Les Millennials sortent du lot en marquant leur intérêt pour cette technologie en pleine croissance, avec 52 % d’entre eux affirmant être intéressés, tandis que les Baby Boomers sont les plus opposés, avec 53 % de réponses négatives. Selon le réalisateur Jim Morrison IV, cette curiosité chez les plus jeunes peut s’expliquer par leur familiarité avec l’utilisation des filtres Instagram, qui constitue déjà une approximation de l’IA. Il a alors déclaré que la passerelle était déjà là et que cela témoigne l’appréciation de ce que cette innovation aurait à offrir aux plus jeunes. 

ChatGPT : les questions de plagiat et de droits d’auteur 

L’utilisation croissante de ChatGPT et d’autres outils similaires pour la création de contenus soulève de nombreuses préoccupations pour le secteur du cinéma, notamment en matière de plagiat et de droits d’auteur. Les scénaristes et réalisateurs craignent également que l’IA ne finisse par les remplacer et réduire leur rémunération. En outre, les doubleurs s’inquiètent de voir leur travail être remplacé par des voix synthétiques générées par l’IA, les privant ainsi de leur source de revenus. Le développement rapide de la technologie est source de débats sur la façon de protéger les droits de propriété intellectuelle des créateurs et des artistes tout en permettant aux outils d’intelligence artificielle de jouer un rôle de soutien dans le processus de création. 

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Avec ETX / DailyUp 

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