De plus en plus d’internautes se rendent sur les sites pirates pour regarder des films, des séries ainsi que la télévision en streaming. À noter que le recours à ces types de plateformes se présente comme un acte illégal.
Les sites pirates ne reculent devant un rien face aux plateformes légales payantes
Les plateformes de streaming, telles que Netflix, Disney+ ou Prime Video, semblaient être la solution pour mettre fin aux sites pirates spécialisés dans la diffusion de film et de contenus télévisés. Pourtant, selon une étude de l’entreprise de données spécialisée dans le piratage Muso, relayée par Variety, le problème n’est pas résolu. Les sites pirates seraient en effet en train de regagner de l’intérêt, avec une augmentation de 18 % du nombre de visites en 2022 par rapport à l’année précédente, ce qui représente 215 milliards de visites dans le monde entier. Cette tendance s’expliquerait par plusieurs facteurs, tels que l’augmentation du volume de contenus après la pandémie, la sortie de contenus de plus en plus exclusifs aux plateformes, ainsi que l’inflation et l’augmentation des prix des abonnements. Dernièrement, le site de streaming Peacock a adopté de nouvelles politiques d’abonnement mettant fin à sa version gratuite.
Pour regarder des films, les spectateurs jonglent entre site illicite et abonnement payant
Contrairement à ce que l’on s’imagine, les consommateurs de contenus illégaux ne sont pas des « voleurs » systématiques, ce, malgré la hausse du nombre de visites sur les sites pirates. En réalité, les spectateurs continuent à dépenser des sommes importantes pour du contenu légal lorsqu’ils en ont la possibilité pour regarder des films et des programmes qui les intéressent. En effet, les streamers clandestins sont souvent confrontés à des restrictions géographiques qui les empêchent d’accéder à certains contenus payants. Dans d’autres cas, les coûts liés au streaming légal peuvent être trop élevés pour certains utilisateurs. Ainsi, le piratage devient pour eux une alternative à l’offre régulière.
46 % des contenus vidéos piratés représentent la télévision
Les contenus les plus hackés sur les sites pirates de streaming sont majoritairement des émissions de télévision, qui représentent 46 % du trafic, d’après l’étude menée par Muso. Les films ne constituent que 13 %. Cependant, le monde du cinéma affiche une croissance significative en termes de piratage. En effet, le taux de hacking pour la niche cinématographique a augmenté de 38,6 % en un an, dépassant largement les contenus TV affichant une augmentation de 8,8 % par rapport à 2021. L’étude précise que les sites pirates offrent un accès immédiat au contenu, sans attendre la sortie officielle d’un film dans un pays donné.
Les programmes streaming à gros budget sont les plus prisés
Les séries animées et les séries à gros budget sont parmi les contenus les plus demandés dans le milieu du streaming illégal. En particulier, des séries comme « House of The Dragon » diffusées sur HBO et « Le Seigneur des Anneaux : Les Anneaux de Pouvoir » disponibles sur Prime Video sont très populaires auprès des internautes qui utilisent des sites pirates pour y accéder. De l’autre côté, de nombreux films de type blockbusters comme « Top Gun : Maverick » et « The Batman » ont également été très recherchés sur ces plateformes illégales.
Visionnage en ligne vs téléchargement torrent
Le gain en popularité des sites pirates reflète l’évolution des modes de consommation de contenus piratés. Alors qu’autrefois, les sites de téléchargement Torrent étaient la manière la plus populaire pour accéder gratuitement et illicitement à des contenus, aujourd’hui, les plateformes de streaming illégal ont pris le relais. En effet, ces plateformes constituent 57 % des visionnages de films piratés, contre 16 % pour les fichiers Torrent. La tendance est encore plus marquée pour les contenus TV, avec 95 % de visionnages illégaux via des sites de streaming contre seulement 2 % via des Torrents.
Pour accéder à un site illégal, les internautes ne passent plus par les moteurs de recherche
Il semblerait que le streaming gratuit et illégal soit devenu une habitude bien ancrée auprès des internautes qui y ont recours. Selon les données recueillies, ces derniers sont tellement familiers avec les sites pirates qu’ils n’ont même plus besoin de naviguer sur des moteurs de recherche pour les trouver. L’étude de Muso révèle d’ailleurs que seulement un quart du trafic de ces plateformes clandestines provient des moteurs de recherche, contre 65 % via du trafic direct. Cela montre à quel point regarder des films en streaming ou n’importe quel programme dans ces endroits est devenu une pratique courante pour certains consommateurs de contenus.
Avec ETX / DailyUp