Interface de ChatGPT

L’IA en recrutement est un outil qui révolutionne la rédaction des offres et des CV, mais qui peut discriminer les candidats. L’intelligence artificielle générative, un phénomène qui interpelle les experts et les recruteurs en France. 

L’IA en recrutement, un atout pour les offres d’emploi et les CV 

Dans le domaine de l’embauche, les intelligences artificielles génératives s’érigent en véritable révolution. Charles Chantala, directeur commercial chez Indeed, la première plateforme privée d’offres d’emploi en France, souligne que ces IA en recrutement sonnent le glas des traditionnelles lettres de motivation, une évolution saluée comme une avancée positive.  

Selon lui, elles offrent à chacun la possibilité de créer des récits uniques, rétablissant ainsi l’égalité entre les candidats. Ce progrès s’explique par la capacité de ces technologies à améliorer la rédaction des offres d’emploi du côté des recruteurs, tandis que du côté des candidats, elles permettent de concevoir des CV et des lettres plus attrayants. C’est par exemple, le cas sur LinkedIn où le raisonnement artificiel aide les utilisateurs à remplir leur profil. David Beaurepaire, directeur délégué d’Hellowork, le deuxième acteur privé du marché français, confirme l’impact positif de l’IA en recrutement. 

Un outil d’aide à l’embauche performant et innovant  

Les IA en recrutement se positionnent comme des atouts essentiels. Paul Bazin, directeur général adjoint de France Travail (ex-Pôle emploi), souligne l’avantage pour les recruteurs d’enrichir les offres d’emploi en comblant souvent le manque d’éléments de contexte. Ce type d’outil offre également la possibilité aux entreprises de rédiger des offres d’emploi de manière plus rapide, selon Bazin, qui supervise les services de l’opérateur public numéro un des offres d’emploi en France. Depuis 2018, France Travail intègre l’intelligence artificielle générative pour personnaliser le parcours des demandeurs d’emploi, accélérer les recrutements et simplifier le travail des conseillers, notamment grâce à un logiciel de tri des courriels évitant les erreurs d’adressage. 

L’intelligence artificielle générative permettrait de lutter contre la discrimination en France ? 

Les technologies d’intelligence artificielle générative déployées par France Travail vont au-delà du simple traitement des offres d’emploi. L’usage de l’IA en recrutement permet d’identifier les postes potentiellement difficiles à pourvoir ainsi que ceux renfermant des mentions illégales, notamment de nature discriminatoire. Dans cette ère d’innovation, Charles Chantala souligne que l’utilisation de l’IA en recrutement ouvre des perspectives inédites, offrant aux candidats historiquement discriminés la possibilité d’être repérés de manière objective grâce à des bases de données exhaustives. Cette approche révolutionnaire transcende les barrières traditionnelles du recrutement, instaurant un processus plus équitable et inclusif, aligné sur les principes de l’IA en recrutement. 

Une technologie à pièges… 

Le recours à l’IA en recrutement en France suscite des interrogations quant à son impact sur les discriminations. En effet, bien que la technologie s’appuie sur des données du passé et du présent pour formuler des choix et des recommandations, elle peut également reproduire ou amplifier des biais, devenant ainsi un moyen de sélection potentiellement discriminatoire. Charles Chantala, conscient de cette réalité, admet que la construction des outils d’IA en recrutement repose sur un historique loin d’être parfait. Cette problématique est illustrée par David Beaurepaire, soulignant qu’une intelligence artificielle recherchant les managers en poste pourrait involontairement favoriser une majorité d’hommes blancs de plus de 40 ans, induisant ainsi des conclusions biaisées dans le processus de recrutement. 

Comment les recruteurs peuvent s’assurer de l’équité de ces technologies ? 

L’intégration croissante de l’IA en recrutement soulève des préoccupations majeures. En effet, dans un contexte où persistent des écarts salariaux entre les sexes, l’IA peut formuler des recommandations risquant soit de perpétuer les discriminations, soit de dissuader les candidates en les avertissant des risques de non-embauche pour un poste donné. Paul Bazin, directeur général adjoint de France Travail, reconnaît ces défis potentiels, soulignant la nécessité de prendre des précautions de la part des recruteurs pour éviter ces biais. Dans cette optique, France Travail, anciennement Pôle emploi depuis le 1er janvier, a instauré un comité d’éthique qui scrute minutieusement le fonctionnement des algorithmes, incitant à la vigilance pour atténuer ces biais et garantir un processus de recrutement équitable. 

Hellowork mise sur la transparence pour attirer les candidats 

Hellowork affirme adopter une approche transparente en matière d’intelligence artificielle dans ses algorithmes de recommandation d’offres. Contrairement à l’utilisation d’IA opaque, l’entreprise mise sur des outils internes, développés en interne, avec une capacité explicative de la part de ses équipes de datascience. Elles sont en mesure d’expliquer les raisons derrière chaque recommandation de profil et de candidats, ainsi que les critères qui ont conduit à certaines exclusions. 

Concernant la confiance des recruteurs envers l’IA, une enquête présentée par le ministère du Travail en septembre a révélé une dynamique intéressante. Bien que de nombreux recruteurs déclarent ne pas avoir confiance dans les algorithmes, ils se conforment néanmoins aux recommandations, même si celles-ci peuvent parfois s’avérer incorrectes. Ces résultats soulignent un paradoxe perceptible dans l’adoption de l’IA en recrutement. 

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Avec ETX / DailyUp 

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